A propos de l’exposition Nature et Idéal au Grand Palais

Hors piste, un mot à propos du vernissage de l’exposition Nature et Idéal au Grand Palais … 

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Mardi 8 mars, 11h, esplanade du Grand Palais.

Longues berlines noires, vitres teintées, services de sécurité, circulation bloquée, foule bigarrée. – De loin, on peut encore se demander qui a été invité à vernir l’exposition Nature et Idéal, consacrée à la peinture de paysage, à Rome, entre 1600 et 1650, pour provoquer une telle émeute !

Les choses se précisent à l’approche des marches de l’esplanade. Paparazzi et hordes de journalistes  ultras-lookés, talons excentriques et robes cosmiques. Défilé Chanel au Grand Palais. Télescopage inattendu avec le microcosme le plus hype de la mode.

Le passant reste interdit, ébloui par les flashs et vestes flashy. Les lunettes de soleil sont de rigueur. Impossible d’ignorer le concours de cuisses qui se joue sur les marches. Les parfums aussi se font la guerre.

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Votre exploratrice sur F3 dans Brèves de Trottoirs

Un ExpérimenTable au Louvre : Pour une sonate en cuisine

Mercredi 12 janvier, 19h, un nouvel ExpérimenTable a eu lieu, installé ce jour là dans la cour du Louvre.


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Un ExpérimenTable au Louvre : Pour une sonate en cuisine

 

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Pour une sonate en cuisine : Introduction à l’esthétique du goût

Extrait de la seconde partie de Hors d’œuvre, Essai sur les relations entre arts et cuisine, Menu Fretin, 2010. Extrait publié dans les Cahiers de la Gastronomie, n°4 (été 2010).

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Introduction à l’esthétique du goût [1]

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En recherchant l’adoubement de l’art contemporain, avec tout le nominalisme discursif qu’il peut comporter, la cuisine s’engage sur un terrain qui ne peut éviter le formalisme et l’agencement de signes. Elle prend du même coup le risque de passer à côté de sa spécificité, et de reléguer au second plan ce qui lui donne sens à titre d’objet propre : le goût. Tout se passe en effet comme si, pour devenir « Art », il lui fallait nécessairement devenir spectacle, donner dans l’ornemental. Pourtant, contrairement à l’acception commune du terme, l’esthétique ne saurait se réduire à la seule beauté plastique, à la simple dimension visuelle du sensible. C’est ce que nous rappelle l’expérience musicale : la vue n’épuise pas l’esthétique. Précisément parce qu’elle ne donne accès qu’à la dimension spatiale de l’esthétique. Or, par delà le spectacle de la forme, et la contemplation de la belle apparence d’un plat ou d’un tableau, c’est-à-dire de tout ce qui relève de la vue, il y a bien une esthétique des yeux fermés : celle du son, mais aussi celle du goût et des fragances, de sorte que cette triple référence auditive, gustative et olfactive nous invite à interroger la dimension temporelle du sensible.

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