Ce texte est issu d’un travail de recherche sur le design, et destiné à un ouvrage collectif, Du design culinaire au design alimentaire, dir. Céline Gallen et JP Péché (à paraître).
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Interroger le design à partir d’une genèse comparée
des mises en forme alimentaires :
.Food design : cuisine, « design alimentaire », « design culinaire »
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La notion de « design culinaire » (ou « culinaire design ») qui connaît aujourd’hui une forte médiatisation, et dont Marc Bretillot serait le chef de file, s’avère extrêmement difficile à expliciter dès qu’on tente de la définir et d’en saisir les contours. Notion floue, terminologie élastique, elle couvre des champs a priori éloignés, en associant cuisine et design, dans une pratique qui ressortit davantage de l’art, de la science, voire du marketing, que de l’industrie, agro-alimentaire, contrairement à ce que serait le « design alimentaire »[1]. D’un côté, des performances, des réalisations expérimentales, des « Grands Déjeuners »[2] ; de l’autre du toblerone, des apéricubes et des poissons carrés.
De ce point de vue, si le terme de « design culinaire » est apparu assez récemment, dans les années 2000, dans une école d’art et de design [3], il ne saurait être compris hors contexte et hors histoire. En faire la genèse, l’analyser dans ses continuités, le saisir dans le cadre de processus plus vastes, est sans doute le seul moyen d’éviter l’écueil des « révolutions » et du « sans précédent ». Car, par-delà l’idée de proposer de « nouvelles sensations », de « réinventer » et de « revisiter » la cuisine pour « repenser » l’approche globale de l’aliment, le « design culinaire » peut être lu comme l’expression d’une mutation continue de la société contemporaine, à partir de la révolution industrielle du XIXème siècle et des transformations économique, sociale et culturelle qui l’accompagnent.
– Autrement, comment comprendre le rôle du « designer culinaire » ? Lire la suite →
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