Oreilles sautées à l’italienne (Rossini)

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Hors d’œuvre à réaliser sur un air d’opéra-bouffe
(d’environ 1h30)


Sur le piano, disposer :

3 oreilles de cochon
1 roquette
2 oignons
1 carotte
20 g de beurre
25 cl de vin rouge
10 cl de vinaigre balsamique
1 feuille de thym
laurier
3 clous de girofle
1 petit bouquet de basilic
Une poignée de tomates séchées
3 c. à soupe d’huile d’olive
sel, poivre
… Ad libitum

 

Pendant l’ouverture :

Bien nettoyer intérieurement vos oreilles (pour en savoir plus sur le nettoyage, cliquer ici).

Ne pas hésiter à y aller barbaro.

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Les bonbecs de l’automne

Retour d’un petit séjour d’exploration des saveurs automnales de la Corse

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La plupart du temps, on n’en aperçoit que les confitures, qui trônent derrière les vitrines de toutes les épiceries corses, qu’elles soient autochtones ou exportées sur le continent.

Quand on y goûte, folklore oblige, c’est souvent un peu fade, sucré, liquide, quand la couleur rappelle celle de la mirabelle, et laissait espérer autre chose.

Pas de quoi en faire un plat, quoi.

Surtout avec un nom qui prête aussi peu à la poésie : « arbouse ». Toutes les rimes sont bannies sous peine de scatologie.

Idem pour « l’arbousier », l’arbutus unedo sur lequelle elle voit le jour.

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Table Ronde : Art contemporain, mode et luxe

A l’occasion de la FIAC, une table ronde était organisée à l’Institut Français de la Mode (IFM), en partenariat avec Chic Art Fair. La cuisine n’est pas restée hors d’œuvre …

Photo : Le modalogue.fr

Participants :

– Elsa JANSSEN, responsable du pôle Art et Création aux Galeries Lafayette ;
– Émilie FAÏF, scénographe-plasticienne (Hermès, Isabel Marant, Pierre Frey…) ;
– Caroline CHAMPION, chercheur en philosophie esthétique, spécialiste des relations entre art, mode et haute-cuisine, auteur de Hors d’œuvre, essai sur les relations entre arts et cuisine ;
– Christophe RIOUX, professeur d’économie (Sorbonne, ISC), spécialiste des industries de la création, romancier ;
– Alexandra FAU, journaliste et critique pour différentes revues d’art contemporain (Archistorm, Mouvement, Art Absolument, Rhinocéros, l’Imprononçable…)
– Lorraine AUDRIC, professeur à la Parsons School, spécialiste de l’histoire de la photographie, commissaire d’exposition indépendante dans la conception de l’exposition « Bee natural! », actuellement à la Maison Guerlain (Parcours Privé de la FIAC).

Modérateur :

Stéphane CORREARD (commissaire du salon d’art contemporain de Montrouge).

Podcast disponible sur le site de l’IFM.

Photos et résumé de la table ronde dans le Modalogue.

 

Les recettes Tartares de Marco Polo

Ce texte s’inscrit dans une série de lectures consacrées aux explorateurs.
A lire en préambule : introduction aux textes de Marco Polo (ici)

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Extrait 1. De passage chez les Tartares, au niveau de l’actuel Kazakhstan, Marco Polo nous livre quelques recettes, au détour d’une page consacrée à la description de ce peuple nomade …

 

Quand le seigneur, avec ses troupes, va conquérir les cités et royaumes, que ce soit en plaines ou en montagnes, il mande toujours deux cents hommes à deux journées en avant pour observer les chemins et le pays (…) Quand ils vont pour une longue route, ils n’emportent rien comme harnois, et notamment des choses pour dormir. Ils vivent la plupart du temps de lait (…) Ils ne transportent pas de vivres, fors une ou deux outres de cuir, là où ils mettent leur lait qu’ils boivent, et emportent chacun une petite pignate, c’est un pot de terre, là où ils cuisent leur viande.

Mais s’ils n’ont pas ce pot quand ils trouvent aucun animal, ils le tuent, en prennent le poitrail et le vident puis remplissent d’eau ; et la chair qu’ils veulent faire cuire, ils la coupent en pièces, et la mettent dans ce poitrail plein d’eau ; puis ils mettent au feu et laissent cuire ; et quand c’est cuit, ils mangent le chaudron de chair et tout. Ils ont aussi avec eux une petit tente de feutre sous laquelle ils demeurent quand il pleut.

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Et vous dis une autre chose : quelque fois, quand il faut et que la presse d’une entreprise oblige à un long chemin en hâte, ils chevauchent bien dix journées sans nulle viande cuite et sans faire de feu, car la cuisson des aliments retarderait leur chevauchée ; ils se passent de fruits, et souvent, par besoin de vin et d’eau, vivent du sang de leurs chevaux ; chacun pique une veine de son cheval, y colle sa bouche et boit du sang jusqu’à en être rassasié ; et alors il arrête. (…) Ils ont encore du lait séché qui est solide comme pâte.

On le dessèche comme suit : on le fait bouillir ; la crème qui flotte par dessus, on la met en autre vaisseau et on en fait beurre. Mais alors on met le lait au soleil, et alors il est desséché. Lorsqu’ils sont en guerre, emportent environ dix livres de ce lait ; le matin en prennent un peu ; chaque homme en prend une demi-livre, le met dans une petite gourde de cuir pareil à une bouteille, y verse de l’eau et l’agite avec un bâton ; et il l’emmène jusques à ce que le lait soit dissous en forme de sirop à force de chevaucher ; ils le boivent au temps convenable, et c’est leur déjeuner.

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Marco Polo, Le livre des merveilles I, « Le devisement du monde »,
éd. AC Moule et P. Pelliot, trad. Louis Hambis, Editions La Découverte / Poche,
(p. 169-170).