Les bonbecs de l’automne

Retour d’un petit séjour d’exploration des saveurs automnales de la Corse

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La plupart du temps, on n’en aperçoit que les confitures, qui trônent derrière les vitrines de toutes les épiceries corses, qu’elles soient autochtones ou exportées sur le continent.

Quand on y goûte, folklore oblige, c’est souvent un peu fade, sucré, liquide, quand la couleur rappelle celle de la mirabelle, et laissait espérer autre chose.

Pas de quoi en faire un plat, quoi.

Surtout avec un nom qui prête aussi peu à la poésie : « arbouse ». Toutes les rimes sont bannies sous peine de scatologie.

Idem pour « l’arbousier », l’arbutus unedo sur lequelle elle voit le jour.

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Sauf que voilà, un séjour dans la Corse version basse-saison, celle qui se love sur elle-même pour entamer ses six mois en patois, permet aux explorateurs d’en finir avec le mystère de cette petite baie.

En réalité, c’est le bonbec de l’automne !

Vous en trouvez des milliers sur le flanc des montagnes d’une île qui prend peu à peu des teintes automnales : les arbres passent alors par toutes les nuances de l’orangé, tandis que quelques conifères préfèrent rester bien verts.

La mer, elle, n’en finit pas d’être bleue-vert-turquoise, et la plage est d’un blanc doré qu’aucune paire de fesse ne vient rosir.

Quant au ciel, il passe presque chaque jour par toutes les saisons, mais garde de l’automne cette lumière si particulière.

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C’est à cette saison qu’on peut picorer des arbouses en chemin. Il n’y a qu’à tendre la main.

Partout, des petites boules charnues, parfaitement assorties à la couleur des feuillages, jusqu’à leur chair,  d’un magnifique jaune orangé.

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Peu à peu, la main apprend à repérer où sont les plus mûres, à éviter les acides ou les farineuses …

En bouche, les petites pointes coniques qui l’entourent, et les minuscules pépins que la chair dissimule, apportent un croustillant tout à fait ludique à cette baie fondante.

Alors, l’arbouse développe toutes ses saveurs, à mi-chemin entre la mangue et l’abricot, avec peut-être quelque chose du litchi, mais surtout ce parfum indéfinissable des baies sauvages, qui évoque les mûres de nos forêts.

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Arbouse : bonbec de l’automne !

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2 réflexions au sujet de « Les bonbecs de l’automne »

  1. j’adoooooooooooooooooore ce fruit sauvage…. ca me rappelle ma tendre enfance… et je suis en ce moment même entrain de le déguster….!

  2. j’adore ce fruit depuis mon enfance ….dans ma ville natale .mais a tlemcen (une ville algérienne ) on le trouve partout…sa couleur et son odeur vraiment exquise..

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